Le 23 février 2007, le Museum de Rouen, dont en tant qu’adjointe à la Culture dans l’équipe municipale précédente j’avais la charge, rouvrait ses portes après 10 années de sommeil. Revenons en arrière, en 1996 Yvon Robert, alors maire de Rouen, prend la décision de faire fermer l’établissement pour raison de sécurité ; il réduit drastiquement l’équipe scientifique et administrative qui gère l’établissement la faisant passer de 15 à 5 personnes, l’abandonnant à elle-même. On ne rééntendra parler de ce dossier qu’en 2005 lorsque Pierre Albertini décide que oui c’est possible de rendre aux Rouennais cet établissement dont ils affectionnent l’histoire et le côté encyclopédique en trois dimensions digne des livres de Tintin.
Nous choisissons en collaboration avec l’association SOS Museum de conserver au Muséum son aspect patrimonial. Dernier témoignage de la muséologie des 19e et 20e siècles (en France il n’y a plus d’équivalent), le projet scientifique et culturel défini avec le noveau directeur Sébastien Minchin et son équipe est aussi tourné vers l’avenir. Nous souhaitions alors en faire aussi un lieu durable et responsable traitant des grandes questions du 21e siècle : biodiversité, éthique des collections, respect de l’environnement, défis climatiques.
Dès 2003, on commence l’inventaire informatique de ces collections laissées à l’abandon par l’équipe municipale d’Yvon Robert qui n’y voit aucun intérêt. On a du retard, on le sait, car ce Muséum, deuxième de France après le Muséum d’histoire natutrelle de Paris, de part la richesse et la diversité des collections, détient environ 600 000 pièces.
Mais les équipes de la ville sont enthousiastes et tous les services s’attèlent à ce chantier et à celui des horaires de réouverture. Yvon Robert et les socialistes ne votent pas la délibération estimant qu’on arrivera jamais à résoudre les questions de sécurité. La région dont Mme Fourneyron est l’élue à la culture à l’époque cherchant à faire de l’obstruction met du temps à débloquer une modeste subvention, le département est plus réactif et généreux.
Depuis des milliers de visiteurs se sont réapproprié ces lieux dont ils ont été longtemps privés. Or aujourd’hui que fait le maire de Rouen ? Elle cherche à se débarrasser de ce Museum en le transférant sans plus de précision ni études au département, qui il est vrai gère le Musée des Antiquités adjacents. Nous apprenons brutalement au détour d’une simple délibération et d’une page recto et d’une demi page verso, cette décision prise à la hâte sans qu’aucune étude juridique, technique, financière ait été réalisée. Celle-ci aurait en effet permis de définir en amont le projet culturel que doit constituer cet ensemble remarquable que constitue le square Maurois avec ses musées et son jardin mais aussi les associations qui y cohabitent, une fois défini ce projet on aurait pu examiné, accompagné d’une expertise juridique, avec plusieurs scenarii quelle structure était la plus à même de le porter : poursuite de la régie municipale avec fonds de concours des collectivités concernées (région, département….), déclaration d’intérêt communautaire et transfert à l’agglomération, création d’un établissement public de coopération culturelle ? Cette dernière solution aurait eu l’avantage de permettre à la ville tout en allégeant sa charge de continuer à participer à la définition du projet de ce museum, véritable joyau de notre ville.