Au moment ou s’ouvre le colloque inaugural sur le projet « Seine d’Avenir : Paris-Rouen-Le Havre », avec ses perspectives de développement en termes de politique des transports, politique économique, politique touristique et culturelle, le maire du Havre Antoine Rufenacht affiche son ambition pour les arts et la Culture : travaux de rénovation et d’aménagement au Volcan que l’on doit au célèbre architecte Oscar Niemeyer, un nouveau lieu pluridisciplinaire dans l’ancienne entreprise Hoover dédié aux musiques actuelles et aux arts plastiques et enfin une nouvelle médiathèque ….
Ce plan qualifié de « forte éruption culturelle » par la presse havraise ce matin souligne, par contraste, l’indigence de la politique culturelle de la ville de Rouen ou tout a été arrêté. Fini le projet de centre dramatique National pourtant dans les cartons, fini le projet d’aménagement de la friche industrielle route de Lyons pour les musiques actuelles (le Kalif) et l’enseignement artistique. Ignorées par la CREA dont cela devrait être la mission première, les écoles d’art (Ecole des Beaux arts et Conservatoires de Rouen et de Petit et Grand Couronne qui devraient être défendues par les maires de ces communes) ne sont toujours pas aidées. Bradé par la ville de Rouen au Département qui ne s’y intéresse pas, le muséum vit des heures difficiles … On ne parle même pas de la médiathèque transformée en un lieu d’archivage. A l’heure où, au Havre, on estime la médiathèque Salacrou saturée, et où l’on décide d’en construire une autre, à Rouen on nous tient le discours que tout ça c’est du ringard, du dépassé, que maintenant on a juste besoin de petites bibliothèques de quartiers (certes nécessaires) couplées a un réseau internet pompeusement baptisé RNBI pour faire croire qu’on fait quelque chose de nouveau … Le patrimoine pourra continuer a dormir dans ses réserves a Villon.
Qu’on se rassure ! La politique du non accès à la culture pour le plus grand nombre, voulue par les socialistes et leurs amis politiques toujours prompts a tenir des discours moralisateurs sur la culture et l’éducation, va perdurer.
« Normandie Impressionniste « , manifestation a laquelle je souhaite un vrai succès, masquera le temps d’un été le fait qu’on aura agit que sur l’événementiel en oubliant le structurant, sur l’éphémère et non sur le durable. A la différence de ce qui se fait au Havre, on n’aura pas résolu les questions de lieux, pour des structures ou établissements qui travaillent au quotidien à la diffusion de la culture et à la formation des jeunes.